le château de Cheverny

le château de Cheverny

le Château de Cheverny

 

Qui dit Cheverny pense aussitôt au château de Moulinsart dans Tintin!!!! oui mais pas uniquement….

Très riche en mobilier d’origine de louis XIV à l’Empire, vous remarquerez sa collection de tapisseries, les scènes peintes sur les lambris de la salle à manger, le plafond à caissons de la chambre du Roi, le grand escalier d’honneur : dans la salle d’armes : belle tapisserie des Gobelins XVIIe, fauteuils Régence (Boulard), malle de voyage de Henri IV ; dans la chambre du Roi : collection de 6 tapisseries sur le thème des travaux d’Ulysse, fauteuils Louis XIV avec tapisseries d’Aubusson ; dans l’antichambre : remarquable tapisserie de Teniers XVIIe ; dans le grand salon : tableaux, écritoire signé Stockel (ébéniste de Marie Antoinette) ; dans le vestibule : 3 portraits de Clouet XVIe, 3 portraits de Rigaud.

Architecture : style louis XIII, remarquable exemple de Classicisme XVIIe, très symétrique. Notez les niches arrondies portant les bustes des 12 Césars, les toitures à la française, la blancheur de la pierre tendre en façade, le plafond à caissons XVIIe de la chambre du Roi peint au sol par Jean Mosnier et posé à la mode italienne représentant l’histoire de Persée et Andromède, le grand escalier d’honneur à balustrade, la profusion de guirlandes, frises d’armes, fruits et symboles des arts.

C’est Henri Hureau (gouverneur de Blois, Comte de Cheverny, fils de Philippe, chancelier de Henri IV) qui construisit le château de 1625 à 1634. Les Hurault sont issues d’une vieille famille Blésoise anoblie par Philippe VI(1er roi de la dynastie des Valois) et cette famille possèdera pendant 472 ans la terre de St Denis Sur Loire. Jean Hurault acquiert la terre de Cheverny à la fin du XIVe, qui passe aux mains de Jacques  Hurault (gouverneur de Blois) début XVIe. Il eût de hautes charges administratives et financières sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII qui autorisa son fils Raoul à édifier un 1er château  (1/2 forteresse, 1/2 château de plaisance) dont une trace subsiste dans les Communs actuels. Le beau père de Raoul Hurault s’est rendu coupable de malversations, est pendu au gibet de Montfaucon sous les ordres de François Ier. Le gendre est ruiné et très méfiant du courroux royal. Il part à la guerre en Italie, meurt à Naples. Sa veuve est ruinée elle aussi et forcée de vendre Cheverny à un aumonier du roi Henri II qui lui même le cède en 1551 à la maitresse du Roi, Diane de Poitiers qui possède déjà Chenonceau. En 1565, elle vend Cheverny aux fils de Raoul Hurault. Jacques Hurault, seigneur de Vibraye, et son frère Philippe sont les nouveaux maîtres du domaine. En 1586, la seigneurie est érigée en comté de Cheverny pour Philippe (gouverneur de l’Orléanais, du pays de Chartres et Chancelier de France d’Henri III puis d’Henri IV). Son fils Henri, qui possédait le comté depuis 1596, avait épousé en 1589 Françoise Chabot qui avait 11 ans à l’époque. Malheureusement, c’est une femme volage et cela se sait. Un soir de 1602, Henri IV se permet une plaisanterie en passant derrière Henri Hurault et mimant deux cornes à l’arrière de sa tête. Le mari outragé rejoint son château (le Cheverny actuel n’est pas encore construit) et en arrivant, aperçoit un page sauter par la fenêtre de la chambre de son épouse. L’amant se casse la jambe en tombant, le mari l’achève d’un coup d’épée, rejoint sa femme et lui donne le choix entre 2 façons de mourir “soit par le fer, soit par le poison”. En présence d’un confesseur, elle but donc une fiole de poison et mourût dans la nuit. Le mari courut rejoindre le roi une fois son honneur vengé et Henri IV exila donc ce courtisan impulsif sur les terres de Cheverny. En 1604, Henri Hurault se remarie avec Marguerite Gaillard de la Morinière qui lui donna 7 enfants. Il construisit le château et le maçon Jacques Bougier y participa ainsi que le menuisier et sculpteur  germanique Hammerber. En 1640, Jean Mosnier fit la décoration intérieure du château. Aux murs on voit les armes des Hurault croix bleu azur et soleil rouge. Sur les murs, des lambris aux fleurs sculptées alternent devises, devinettes et jeux de mots en latin (très à la mode au XVIIe siècle) mais il n’en profitèrent pas longtemps car la femme mourût en 1635 et le mari en 1648.

La 2de fille d’Henri, Elisabeth, poursuit la décoration des appartements et l’élégance et le raffinement de Cheverny commencent à attirer des visiteurs prestigieux tels André Félibien (architecte et ancien secrétaire d’ambassade à Rome) ou la turbulente fille de Gaston d’Orléans (nièce de Louis XIII, cousine de Louis XIV) surnommée la Grande Demoiselle et accessoirement la plus riche héritière du Royaume et qui déclare que Cheverny est “un palais enchanté”.

Début XVIIIe, Louis de Clermont, fils de l’ancienne propriétaire transmet le château à son cousin Clermont d’Amboise, qui le délaisse. En 1755, il est vendu au comte d’Harcourt (lieutenant général du roi pour la région de Blois dès 1764) qui le revend à Jean Nicolas Durfort (héritier d’une famille aisée de la noblesse, introducteur des ambassadeurs, proche de la Marquise de Pompadour) et devient comte de Cheverny mais le blé grimpe jusqu’aux marches du splendide escalier d’honneur et seules 5 pièces sur 33 sont habitables! Il le restaure petit à petit et organise des fêtes et Cheverny retrouve sa grandeur raffinée. A la révolution, le comte est arrêté et emprisonné à Blois puis il est épargné, n’ayant jamais fait de mal à personne et vend le château en 1799 à la mort de son fils.

En 1825, Anne Denis Hurault (oui, toujours la même famille) rachète Cheverny. Cheverny fut adapté à la visite en 1922 et la passion pour la chasse de cette famille est omniprésente dans ce château!

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